Mi-novembre je vous annonçais sur ma page Facebook que je partais 4 jours pour ma traditionnelle « retraite ». Non.. je ne pars pas à la retraite, celle qui a lieu en principe après 60 ans… j’aurais une quinzaine d’années d’avance ! Une retraite c’est un séjour durant lequel on part seul, pour s’accorder du temps à soi. Qu’est-ce qui me motive à faire une retraite et qu’est-ce que ça peut bien m’apporter ? C’est enfin ce que je vais vous raconter.
J’avais cette envie de partir en retraite depuis bien longtemps. Depuis 2006 je pense, alors que mes enfants étaient petits. Je ressentais ce besoin de m’extirper du quotidien, de prendre du temps pour moi sans contraintes ni horaires, juste quelques jours à moi. Mais je refoulais ce besoin aussi vite qu’il apparaissait dans mon esprit : « Ne sois pas idiote, personne ne fait ça, pourquoi t’en aurais besoin toi, qu’est-ce que les gens vont dire, qu’est-ce que ta famille va en penser, comment vont faire tes enfants et ton mari sans toi à la maison, et faut tout organiser 😉 ! »
Le déclic pour qu’enfin je parte quelques jours n’était pas au niveau de l’organisation. Parce que ça, je savais faire … vous vous en doutez, hein ?!
En fait j’ai mis 7 ans avant d’oser sauter le pas, c’était en 2013. Tout s’est aligné au fur et à mesure. Mon désir de retraite était clair et impérieux. J’avais commencé à écouter mes besoins à moi. Et pour une fois, je désirais me mettre en priorité, peu importe ce que pourraient penser les autres. Une amie me parle de la maison Crêt-Bérard, des séjours qu’elle y a fait pour ses études. J’ai su immédiatement que c’était le signe que j’attendais. Maintenant que j’avais le lieu, j’allais pouvoir faire ma retraite. Et c’est à l’automne 2013 que je suis partie pour la première fois en retraite de 3 jours. Une merveille !
Par chance, j’ai pu partir l’esprit serein et sans culpabilité parce que mon mari a totalement respecté mon envie de partir quelques jours. Cela m’a soulagée car c’est vrai que c’est lui qui supporterait plus de charge de travail.
Ce qui m’a retenu si longtemps, c’est aussi la culpabilité. Très mal placée, mais je suis la reine de la culpabilité. L’idée d’une retraite pour moi me faisait culpabiliser de laisser ma famille. Avec le recul, je trouve que c’est presque présomptueux d’avoir pensé que ma famille n’allait pas pouvoir s’en sortir sans moi… En l’occurrence, ils s’en sortent très bien, ils fabriquent de bons souvenir aussi sans nous et ils vivent quelques jours différents. Quoi qu’il en soit, c’est toujours bénéfique, car même si les quelques jours sans vous sont chaotiques, ils n’en apprécieront que davantage votre retour.
Pour ma part, tout s’est très bien passé durant mes absences et je n’y vois que des avantages : après 3 jours, mes enfants étaient beau heureux de me revoir, alors qu’ils m’avaient sous la main tout le temps et n’y prêtaient plus attention. Ils avaient plein de choses à me raconter. J’ai eu droit à d’énormes câlins et des sourires bananes à l’instant de mon retour à la maison.
Lors des retraites suivantes, mes enfants se réjouissaient déjà de mon départ et d’être seuls avec papa. Parce qu’avec papa, c’est trop bien !!! On mange des trucs supers, on peut des fois regarder la télé en mangeant et on va au lit plus tard. En plus on va dîner le midi chez les copains, car papa ne rentre pas du travail. Crô crô bien !
Maintenant qu’ils sont grands (en 2019, mes jeunes auront 19 et 15 ans), ils sont toujours contents de me revoir, même si l’enthousiasme de leur enfance – je parle des énormes câlins – n’est plus tout à fait le même 😉
Et moi alors… qu’est-ce que j’y trouve de bon à cette retraite ?
Aaaah… C’est ma bouffée d’oxygène, mon havre de paix… Quand j’arrive sur place, que j’entre dans ma chambre, j’ai l’impression de rentrer chez moi, dans mon intérieur, dans mon cœur. Rien que d’écrire ces mots, je me réjouis déjà de la prochaine. Dans un idéal j’aimerais en faire 1 par trimestre, mais dans la vraie vie, j’en fais 2 par année.
Je suis partie dans différents endroits, pour des durées variables entre 2 et 4 jours.
- A Crêt-Bérard, centre d’accueil et de stages dans la campagne du Lavaux (Vaud).
- A l’Hôtel Belvédère à Spiez.
- A l’Abbaye de la Maigrauge à Fribourg.
Ces 3 lieux sont bien différents les uns des autres. Je les aime tous, avec leurs particularités à chacun. Je précise que mes séjours n’ont aucune connotation religieuse, même en allant dans une abbaye. Une abbaye reste un lieu avec une énergie bienveillante, une belle sérénité et un calme olympien. Et c’est ce que je recherche en priorité.
Comment je passe mes journées, me direz-vous ? Non non, je n’ai pas un programme au SPA qui occupe une grande partie de mon temps.
Je prends de la lecture, car bouquiner fait partie de mes plaisirs ultimes. Ce sont souvent des livres de développement personnel, des romans initiatiques ou des témoignages.
J’alterne avec des moments d’écriture, je pose sur le papier mes pensées, mes problèmes, mes idées.
Je prends des cartes à tirer, qui m’inspirent et sont toujours tellement justes.
Je médite, je fais la sieste, je rêve et je mange délicieusement bien !
Et pour couronner le tout, pas question de cuisiner ni de batchcooker ni de ranger la cuisine… je me contente juste de savourer les repas qui m’ont été préparés ! C’est royal !!!
Lors de mes premières retraites, certaines personnes de mon entourage me demandaient pourquoi et si je ne m’ennuyais pas toute seule. D’autres ne l’ont pas dit mais ont peut-être pensé que j’étais égoïste ou étrange.
Prendre quelques jours en solo, ce n’est en rien identique que la pratique plus répandue de partir avec des copine.s.
Lorsqu’on part seule, il faut supporter de se retrouver seule face à soi. Il paraît que ce n’est pas toujours une évidence. Ca ne m’a jamais posé problème. Pas la moindre mélancolie à l’horizon, il faut dire que j’ai tellement attendu de pouvoir vivre ces retraites en solo ! Un tel séjour me permet un vrai repos, dans le calme et le silence, sans batailler sur le quotidien. C’est l’occasion de réfléchir à ma vie, à mes valeurs, à ce qui me régénère et me ressource, à ma feuille de route de l’année, à mes projets professionnels, à mes gros cailloux dans la vie.
Tout ceci a malheureusement tendance à être englouti dans le tourbillon du quotidien et la frénésie du faire.
Ma retraite me permet de prendre de la hauteur, de faire le point et de ne réserver que le positif pour mon retour. C’est un peu comme si je m’étais posée sur ma station de recharge et que ma batterie était remplie pour quelques mois.
Maintenant, cela fait 10 ans que je fais mes retraites. C’est devenu une tradition, autant pour moi que pour ma famille. Les personnes de mon entourage s’y sont habituées et savent que mes retraites font partie de ma vie. Et cela donne des envies et des idées à certaines de mes ami.e.s, client.e.s … et pourquoi pas à vous cher lecteur !
N’oubliez pas d’écouter vos besoins profonds, c’est la conclusion de ce billet.